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[art saves life]*

Pipilotti Rist, le déchaînement des sens

7 Novembre 2011, 01:46am

Publié par Julie Sem

Pipilotti Rist, le déchaînement des sens

En mêlant art vidéo et installations complexes, PR s’est s’écartée de la problématique relative aux medias, en portant son discours au-delà, dans un monde où la raison n’existe plus.

Une de ses premières vidéo, Ever is Over All (1997), consiste en une double projection, l’écran met en scène une femme se promenant dans la rue avec une fleur en métal, grâce à laquelle elle détruit avec volupté les vitres de voitures garées le long de son chemin, l’autre projection représente un jardin de fleurs rouges.

La violence de son geste est contrebalancée par l'objet, la fleur qui lui sert d'arme.

Ses films, manipulés à l’ordinateur, sont des associations de musiques douces voire psychédéliques et d’images floues propres aux rêves, ils pénètrent notre inconscient et nous plongent dans un espace hors du temps, loin du quotidien. Aucune narration donc. PR Se met directement en scène ou fait appel à des amis pour ses visions imaginaires, elle ne cesse de renouveler ses problématiques, même si les thèmes du corps, de l’eau, de l’enfermement et de la liberté sont récurrents.

Dans Sip my ocean (1996), les scènes sont filmées sous l’eau, des femmes nagent et des objets du quotidien tombent dans l’eau, s'emmêlent dans les plantes aquatiques. L'œuvre, considérée comme un "poème en mouvement "dixit l'artiste, est accompagnée d’une musique de Chris Isaack "Wicked games" chantée par une voix féminine.

PR réalise également des installations au coeur des villes comme Open my glade, (2000) à Time Square (NY). Toutes les heures, un visage se déforme, comme s'il voulait sortir de l’écran « Vous voulez la libérer, et avec elle tous les fantômes des écrans environnants » PR

Avec, Stir Heart, Rinse Heart (2004), des objets en plastique transparents (boîtes à œufs, barquettes de viandes, emballages divers...) qui pendent au plafond viennent s'ajouter aux écrans pour servir de surfaces de projection. Les prises de vue, issues de l'intérieur du corps, illustrent des vaisseaux sanguins. Ces visions, calées avec des paysages de ruraux et urbains, empruntent aux pulsions de la circulation sanguine pour nous parler de l'intérieur, celui de notre corps mais aussi celui de nos modes de vies.

Dans Your body out (2008), l'artiste crée une ambiance presque euphorisante, avec une projection monumentale de vues sous-marine, d'univers végétaux qui côtoient des lèvres sensuelles ou des pieds nus dans des parterres de fleurs. Projetés au ralenti, les champs de tulipes, flaques d'eau, mains, ver de terre... propulsent le spectateur à la frontière du rêve et de la réalité.

Heroes of birth (2010), un lustre de sous-vêtements est éclairé de l'intérieur, PR évoque une région du corps où tout commence, en précisant « From there that we first see the light of the world ».

L’œuvre de PR parvient à circonscrire le réel en dessinant un arc-en-ciel de sensibilités exacerbées.

« We are trying to build visions that people can experience with their whole bodies, because virtual worlds cannot replace the need for sensual perceptions ». PR

Pipilotti Rist, le déchaînement des sens
Pipilotti Rist, le déchaînement des sens
Pipilotti Rist, le déchaînement des sens
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